par Jacques Gauthier

Les médecins utilisent volontiers les acronymes et les sigles dans le souci de simplifier la communication par le recours à une abréviation connue des interlocuteurs.

L’acronyme (URSSAF, sida) est un substantif défini comme un sigle qui se prononce à la façon d’un mot ordinaire ; le sigle (CNCF, SFC…) se prononce en épelant chaque lettre. L’acronyme représente un groupe d’initiales lexicalisées et se prononce comme s’il s’agissait d’un nouveau mot.

Chaque lettre d’un sigle s’écrit en caractère capital, le point intercalé a disparu avec les nouvelles règles orthographiques.

Les sigles sont invariables. Le genre habituel d’un sigle est celui du premier mot qui le compose mais l’usage privilégie le masculin dans son acceptation de genre neutre, indifférencié ; aussi dit-on : un HLM plutôt qu’une HLM.

Les sigles et acronymes d’origine étrangère prennent le genre qu’aurait en français le mot de base du sigle : la COVID pour la maladie (traduction de disease).

Certains acronymes usuels ont fait leurs entrées dans les dictionnaires où ils figurent désormais comme noms communs dont ils suivent les règles d’accord (pluriels en S) : Radar (radio detecting and ranging) ou laser (light amplification by stimulated emission of radiation).

Du plus élémentaire comme LU (Lefevre-Utile) au plus sophistiqué (Socrate pour la SNCF), ils font partie de notre quotidien : DRH,OGM, FIAT, PACS…

Constatant l’invasion des sigles et acronymes dans les correspondances internes de son entreprise, Elon Musk a été conduit à les enbannir pour leurs effets contre-productifs, marginalisant les nouveaux venus, non familiarisés à ces codes d’initiés et réticents à s’informer pour ne pas laisser transparaître une incompétence. “Acronyms serious lysuck” (les sigles sont vraiment pénibles).

Les sigles et les acronymes ne sont pas nouveaux : INRI figurait sur la croix du Golgotha et la pancarte SPQR annonçait les légions romaines.

CardioNews n°11 – mai 2022