Le don d’organes et la greffe sauvent des vies !

Par Julien Charpentier – Paris

La transplantation d’organe est dans certaines défaillances terminales d’organes le seul traitement à proposer.

La réalisation d’une greffe d’organe nécessite la collaboration de nombreuses équipes hospitalières : coordinations des prélèvements d’organes et de tissus, soins critiques, radiologies, chirurgies, transplantations. Cette activité est gérée en France par l’Agence de la biomédecine.

ACTIVITÉ EN FRANCE

L’activité de greffe en France, rapportée au nombre d’habitants est parmi la plus importante dans le monde. En 2022, 5 494 greffes ont été réalisées après une baisse d’activité suite à l’épidémie de COVID. Ce nombre important de greffes est à mettre en regard du nombre de personnes en attente d’une greffe. Ainsi, au 1er janvier 2023, 10 829 personnes ont été en attente d’un organe. 1 015 sont décèdées en 2022 en liste d’attente faute de greffe.

La greffe cardiaque en France. En 2022, 419 greffes cardiaques ou cardio-pulmonaires ont été réalisées en France. Le nombre total de candidats inscrits en liste d’attente de coeur sur l’ensemble de l’année était de 893. Ce nombre prend en compte les patients qui étaient inscrits au 1er janvier 2022 auxquels va s’ajouter les inscriptions de l’année. Par contre, les patients greffés dans l’année (419), les décès en liste d’attente (61) et les patients sortis de liste (59) sont retirés. Au 1er janvier 2023, 362 patients restaient en liste d’attente dont 201 en liste active, c’est-à-dire en attente d’un greffon. Globalement, concernant les patients en attente de greffe, 40% sont en soins critiques, 15% sous ventilation mécanique et 20% sous assistance circulatoire. Pour chaque greffon, il y a 1,8 candidats avec une médiane d’attente de 2,4 mois. Les cardiopathies dilatées et ischémiques représentent 70% des indications de greffe cardiaque. La survie après une première greffe cardiaque est de 67% avec une médiane de survie de 145 mois.

ORIGINES DES ORGANES

Pour pouvoir effectuer des greffes d’organes, il faut des donneurs. Il y a 2 grandes catégories de donneurs : les donneurs vivants (possible en France uniquement pour le rein et le foie) et les donneurs décédés. Les donneurs décédés sont de 2 types : les donneurs décédés d’un état de mort encéphalique et les donneurs décédés d’un arrêt circulatoire (classification de Maastricht).

La répartition de chaque type de donneurs est représentée sur la figure. Les donneurs décédés d’un état de mort encéphalique représentent la majorité des donneurs en France. La cause principale est représentée par les accidents vasculaires cérébraux, avec une moyenne d’age des donneurs de 57 ans.

Les donneurs de la catégorie 3 de Maasticht correspondent à des patients qui décèdent d’un arrêt circulatoire survenant dans les suites de soins de fin de vie. Ces soins sont décidés lors d’une réunion collégiale multidisciplinaire dans le service de soins, indépendamment de la possibilité du don.

Conneurs décédés : les trois grands principes éthiques à connaître :

1 – La gratuité : la loi interdit toute rémunération en contrepartie d’un don d’organe. 
2 – Les équipes doivent respecter l’anonymat entre la famille d’un donneur ou le receveur.
3 – Le principe du “consentement présumé”. 

En France, la loi indique que nous sommes tous donneurs d’organes et de tissus, sauf si nous avons exprimé de notre vivant notre refus de donner (soit en informant ses proches, soit en s’inscrivant sur le registre national des refus). Ce dernier point est un enjeu majeur pour le don d’organe car dans 30% des cas (voire 50% dans certaines régions), un don d’organe ne peut pas être réalisé en raison d’une opposition retrouvée lors de l’abord des proches.

LE FUTUR

Pour améliorer l’activité de prélèvement et de greffe, un plan ministériel 2022-2026 coordonné par l’Agence de la biomédecine s’appuie sur 5 mesures : 

1/ Assurer la professionnalisation des coordinations hospitalières de prélèvement. 
2/ Développement du prélèvement multi-sources : donneur vivants, mort encéphalique , Maastricht 3 et donneurs pédiatriques,
3/ Révision des modalités de financement de l’activité de prélèvement et de greffe, 
4/ Création d’indicateurs de performance, 
5/ Création d’un référent “prélèvement et greffe” dans les agences régionales de santé (ARS).

De plus, le développement de machine à perfuser les organes permet d’envisager l’évaluation et la réhabilitation ex-vivo des organes.

Quelques liens utiles

Agence Biomédecine

RAMS – Agence biomédecine (greffe cardiaque)

Don d’organes

CardioNews 18 – Décembre 2023

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