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par Jacques Gauthier – Cannes

Désavouée par l’académie, l’écriture inclusive se définit comme « l’ensemble des pratiques et contraintes appliquées à la langue afin qu’elle traite également les individus selon leur sexe ».

Cette écriture inélégante, parfois illisible, s’appuie sur des artifices comme le point médian, le recours à des néologismes, l’accord de proximité, la mention des deux genres (désignée double flexion, ironisée en double bégaiement par Alain Finkielkraut) symbolisée par l’expression bien connue « Françaises, Français » pour affirmer la binarité de genre.

L’Académie, créée en 1635 par Richelieu pour fixer et uniformiser la langue, avait défini la primauté du masculin, genre générique, en même temps que s’effaçait le genre neutre. Le premier rempart de l’Académie avait cédé en 2019 avec l’acceptation du principe de la féminisation dans les textes réglementaires et documents officiels pour se conformer à la loi sur la féminisation des noms de métiers, titres et fonctions (1984) dans un souci d’égalité homme-femme.

L’exigence de visibilité commencerait par la langue et mobiliserait les partis politiques dits progressistes tentant de « ringardiser » les tenants de l’orthodoxie du langage qualifiés de résistants et archaïques. Quoiqu’il en soit la patrie, terme féminin, inclut tout autant les femmes que les hommes et sans être strictement épicènes, les mots fraternité et humanité ne sont pas discriminatoires.

Cheval de Troie du wokisme et de la cancel culture, l’écriture inclusive traduit une politique résiliente du langage. La vigilance est de mise pour contrer les tentatives d’imposer ce que Mathieu Bock-Côté qualifie de « novlangue spécifique… substituée au monde réel par le fait de minorités militantes ». Victor Klemperer, réédité en 2023, nous rappelle qu’une idéologie parvient à infiltrer la langue commune et à contaminer les discours. 

Article se référant à l’ouvrage : “Malaise dans la langue française” ; les éditions du Cerf-2022

CardioNews n°19 – mars 2024

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